Le lendemain de la fête des mères

Alors que les derniers rayons de soleil passaient à travers les arbres, je réalisais bien malgré moi que le vide qui me remplissait il y a quelques mois est bel et bien encore là. Je marche dans les sentiers à travers la forêt, déposant mes pieds aux mêmes endroits où j’ai tellement pleuré. Une larme arrive, les autres suivent. C’est la fête des mères. Cette célébration où nous soulignons l’exceptionnel travail de nos mamans (c’est moi qui a la meilleure by the way). Que je le veuille ou non, j’ai un pincement au cœur. Une jalousie envers toutes celles qui ont la chance de célébrer cette journée, alors que celles comme moi, qui ont la lourde tâche d’aimer un enfant qui n’est plus sont ignorées. 

Plus je m’aventure dans le bois, plus je constate que mes chiennes sont le baume sur ma blessure. Le calme m’entoure et je me laisse bercer par la brise. Un court moment qui fait du bien, un instant qui me fait réaliser que malgré tous les malheurs, j’ai de la chance (quoi que j’ai l’habitude de travailler pour obtenir ce que je désire, peut-être que ce n’est pas de la chance, mais de la volonté). 

Lorsque j’ai perdu Rosie (à ma troisième grossesse sur quatre qui ne s’est pas menée à terme), j’ai consulté pour m’aider à faire mon deuil et il y a des questions/remarques qui me sont restées en tête suite aux séances. 

«Pourquoi veux-tu des enfants ?»

Honnêtement, je ne m’étais jamais posé la question.  Y a-t-il une bonne réponse à cette question ? Doit-on réellement se poser cette question où peut-on simplement avoir le besoin d’avoir un enfant à aimer. Même si je me pose régulièrement la question, je n’ai pas trouvé LA réponse parfaite. 

 «Tes chiens, c’est comme tes enfants»

Oui, mais non. Je les aime d’amour et elles feront toujours partie de la famille. J’adore les éduquer et montrer leurs accomplissements. Elles me rendent fière. Mais je ne les entendrai jamais éclater de rire, je ne les verrai pas «devenir grands», je ne peux pas leur transmettre mes valeurs. En fait, je ne comprends pas comment, en situation de deuil périnatal, nous pouvons aborder le sujet de comparaison entre avoir des enfants ou des chiens. 

Bien que pour moi, un chien est plus qu’un simple animal qu’on nourrit et promène, je ne crois pas que je puisse comparer le sentiment que j’avais envers mes bébés à ceux que j’ai envers mes chiens, c’est tout simplement différent. 

Alors en se lendemain de fête des mères, je crois que nous pouvons prendre un instant pour reconnaître que peu importe notre situation, nous sommes toutes à quelques parts une maman. Maman de 2 pieds, 4 pattes ou 2 ailes, pour tout l’amour que nous leur donnons, j’espère que vous avez pris un instant hier pour savourer un moment de bonheur.

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